Deux projets de l’IPBS sélectionnés pour un financement conjoint par le SAMRC (Afrique du Sud) et l’ANRS MIE (France) pour la recherche sur la tuberculose




Denis Hudrisier et Jérôme Nigou ont tous deux vu leurs projets de collaboration franco-sud-africains sur la tuberculose (TB) sélectionnés dans le premier Appel Conjoint SAMRC/ANRS MIE pour la Recherche sur la Tuberculose. Chacun travaillera avec son partenaire sud-africain respectif sur un projet susceptible de produire des avancées significatives dans la lutte contre la TB.

Le Dr Denis Hudrisier, professeur au sein de l’équipe Interactions des mycobactéries avec les cellules hôtes, et le Dr Jérôme Nigou, responsable de l’équipe Immunomodulation par les lipides et les glycoconjugués mycobactériens, ainsi que leurs collaborateurs sud-africains respectifs — Dr Kristie Bloom (Université du Witwatersrand, Johannesburg) et Pr Robin Wood (Fondation pour la Santé Desmond Tutu, Cape Town) — ont été sélectionnés dans le cadre de l’Appel Conjoint SAMRC/ANRS MIE pour la recherche sur la tuberculose.

Lancé pour la première fois en 2024 par le South African Medical Research Council (SAMRC) et l’ANRS | Maladies Infectieuses Émergentes (ANRS | MIE), cet appel vise à accélérer les progrès dans la lutte mondiale contre la tuberculose (TB) en favorisant des collaborations scientifiques entre l’Afrique du Sud et la France. Cinq projets collaboratifs ont été retenus pour financement, avec pour objectif de renforcer les efforts de recherche face à cette menace majeure pour la santé publique mondiale. La tuberculose reste en effet la maladie infectieuse la plus meurtrière à l’échelle mondiale, causant près de 2 millions de décès chaque année.

Le projet triennal (2025–2028) porté par Denis Hudrisier et Kristie Bloom, intitulé « Stratégies de vaccins à ARNm contre la tuberculose », vise à adapter la technologie vaccinale à ARNm pour cibler spécifiquement Mycobacterium tuberculosis (Mtb) et développer ainsi une approche capable de déclencher des réponses robustes des lymphocytes T. Le vaccin BCG actuellement utilisé n’offre qu’une protection partielle, notamment chez les adolescents et les adultes. L’objectif est donc de concevoir un vaccin plus efficace. Afin de maximiser l’efficacité tout en limitant l’empreinte environnementale, le projet explorera également l’utilisation de nanoparticules lipidiques écologiques (« green lipids »), une alternative durable aux lipides dérivés du pétrole, pour l’encapsulation de l’ARNm.

Le projet triennal (2025–2028) conduit par Jérôme Nigou et Robin Wood, intitulé « Faciliter le dépistage des personnes émettrices du bacille tuberculeux », a pour ambition d’améliorer l’identification des individus susceptibles de transmettre Mtb sans être détectés par les approches cliniques conventionnelles. Des données récentes suggèrent que la transmission de la TB peut survenir indépendamment de la maladie cliniquement déclarée, mettant en lumière des groupes de transmetteurs potentiels — tels que les personnes atteintes de formes subcliniques ou apparemment en bonne santé, mais capables de produire des aérosols pulmonaires contenant Mtb. Le projet vise ainsi à développer une stratégie de dépistage simple, non invasive et peu coûteuse, fondée sur des biomarqueurs, afin d’identifier ces transmetteurs et d’orienter les actions de santé publique pour limiter la propagation de la TB dans les communautés à forte prévalence.

Dans les deux cas, les financements accordés permettront non seulement de mettre en œuvre les projets, mais aussi de favoriser la mobilité des chercheurs, le partage d’équipements et de ressources entre la France et l’Afrique du Sud, ainsi que les échanges de savoirs entre les institutions partenaires.

Deux projets de l’IPBS sélectionnés pour un financement conjoint par le SAMRC (Afrique du Sud) et l’ANRS MIE (France) pour la recherche sur la tuberculose