Un an de progrès contre le cancer à l’IPBS

À l’occasion de l’Octobre Rose, mois dédié à la sensibilisation au cancer du sein, nous mettons en lumière certaines des nombreuses découvertes faites cette année par les chercheurs de l’Institut de Pharmacologie et de Biologie Structurale dans la lutte contre le cancer.

Rendre l’immunothérapie plus efficace

L’équipe de Jean-Philippe Girard (Cell Reports Medicine, 2025) a mis au jour une nouvelle façon d’aider le système immunitaire à attaquer les tumeurs.
Les chercheurs ont montré que la modification d’anticorps anti-CTLA-4 permet de remodeler les vaisseaux sanguins des tumeurs, facilitant ainsi l’entrée des cellules immunitaires. Ces anticorps, dits « Fc-optimisés », augmentent le nombre de vaisseaux spécialisés appelés HEV, véritables portes d’entrée pour les lymphocytes T. Cette découverte pourrait permettre de transformer des tumeurs dites « froides », résistantes à l’immunothérapie, en tumeurs « chaudes » plus sensibles aux traitements.

Décoder la réparation de l’ADN

Le groupe de Sébastien Britton (Nature Communications, 2025) a réalisé d’importants progrès dans la compréhension de la façon dont les cellules réparent les cassures dangereuses de l’ADN.
Grâce à la cryo-microscopie électronique à haute résolution, les chercheurs ont révélé comment des enzymes clés, les polymérases λ et μ, interagissent avec les protéines de réparation de l’ADN. Leurs travaux éclairent les mécanismes qui permettent aux cellules de préserver l’intégrité du génome et de survivre aux dommages, des processus souvent défaillants ou détournés dans les cellules cancéreuses.

Repenser le mouvement et la flexibilité des cellules

Le laboratoire de Renaud Poincloux (EMBO Journal, 2024) a remis en question des hypothèses de longue date sur la manière dont les cellules se déplacent.
L’équipe a découvert que les macrophages, cellules immunitaires capables d’ingérer des agents pathogènes, des débris cellulaires ou des cellules cancéreuses, peuvent migrer et changer de forme même en l’absence d’une famille de protéines (les ERM) jusqu’ici considérées comme essentielles. Ce résultat inattendu suggère que les macrophages ont développé des mécanismes uniques pour rester extrêmement adaptables, une propriété qui pourrait influencer la façon dont ils pénètrent dans les tumeurs et les combattent.

Sur les traces d’une enzyme liée au cancer

L’équipe de Priyanka Sharma (iScience, 2024) a étudié l’évolution et le rôle d’une enzyme appelée PADI2, connue pour réguler des gènes impliqués dans la croissance des cancers.
En comparant PADI2 à travers différentes espèces et en analysant sa structure, les chercheurs ont identifié des acides aminés clés pour ses interactions avec d’autres protéines contrôlant des oncogènes tels que c-MYC. Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives pour cibler l’axe PADI2–c-MYC dans les thérapies anticancéreuses.

Vers des traitements anticancer sans douleur

Le laboratoire de Marie-Pierre Rols (Journal of Controlled Release, 2024) a mis au point une approche prometteuse pour rendre l’électrochimiothérapie, un traitement combinant impulsions électriques et chimiothérapie, beaucoup moins douloureuse.
En utilisant des impulsions électriques de haute fréquence et de très courte durée, l’équipe a obtenu la même efficacité anticancéreuse que la méthode standard, mais sans provoquer de contractions musculaires douloureuses. Des essais préliminaires chez l’animal ont confirmé son efficacité et son confort, ouvrant la voie à une nouvelle génération de traitements électrochimiques plus respectueux des patients.

En résumé

Qu’il s’agisse de mieux armer le système immunitaire contre les tumeurs ou d’imaginer des traitements plus respectueux des patients, les chercheurs de l’IPBS continuent de faire avancer la recherche contre le cancer.
Leurs découvertes font progresser à la fois la science et l’espoir d’un avenir où les thérapies seront plus efficaces et plus humaines.

Nos travaux de recherche contre le cancer bénéficient du soutien du CNRS, de l’Inserm, de l’Université de Toulouse, de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), de la Ligue contre le Cancer, de la Fondation ARC, de la Fondation pour la Recherche Médicale, de l’Institut National du Cancer (INCa), du Cancéropole Grand Sud-Ouest, de la Région Occitanie, du Plan Cancer, de la Fondation Bristol Myers Squibb, de la Fondation Toulouse Cancer Santé, ainsi que de plusieurs associations, notamment celles dédiées à la recherche sur le cancer de la prostate et sur l’obésité.
Nous exprimons notre profonde gratitude à l’ensemble de nos partenaires, donateurs, patients et à leurs familles pour leur soutien indéfectible. Ensemble, nous faisons progresser la science et l’espoir d’un monde sans cancer.

Un an de progrès contre le cancer à l’IPBS