Director of IPBS & Team Leader
Ingénieur agronome de formation, j’ai fait mon doctorat (1994-97) en microbiologie à l’Institut Pasteur, dans le laboratoire du Dr Alain Blanchard, qui faisait partie de l’unité de recherche dirigée par le Pr Luc Montagnier (Prix Nobel de physiologie ou médecine, 2008). Ma thèse de doctorat portait sur les mécanismes de virulence de plusieurs espèces de mycoplasmes, dont Mycoplasma penetrans, dont on pensait à l’époque qu’ils facilitaient la transmission du VIH. Bien que cela ne se soit pas avéré être le cas, j’ai néanmoins acquis toutes mes compétences en microbiologie dans le laboratoire d’Alain, ce qui fait de ma thèse une expérience inestimable.
©Institut Pasteur
Après mon doctorat, je suis devenu chercheur post-doctoral (1997-2000) dans le laboratoire du professeur Douglas B. Young à l’Imperial College de Londres, pour étudier le trafic intracellulaire et la présentation des antigènes dans les macrophages infectés par Mycobacterium tuberculosis. C’est là que je me suis passionné pour l’interface entre les mycobactéries et le système immunitaire de l’hôte, un sujet qui allait être ma niche à creuser dans les années à venir. L’inventivité et l’imagination sans limites de Douglas étaient et sont toujours une source constante d’inspiration scientifique.
Après un bref mais riche post-doctorat (2000-01) en microbiologie clinique dans le laboratoire du Pr Philippe Lagrange à l’hôpital Saint-Louis à Paris, j’ai rejoint le groupe du Pr Brigitte Gicquel à l’Institut Pasteur où j’ai poursuivi ma spécialisation dans l’immunité innée contre les mycobactéries et la virulence mycobactérienne (2001-07). Brigitte m’a offert un cadre fantastique caractérisé par un réseau dense de collègues dans le monde entier, ce qui m’a permis de passer du statut de post-doctorant à celui de chercheur au CNRS (2004) et d’obtenir le prix Berthe Péan de l’Académie nationale des sciences (2004). Pour tout cela (et plus encore), je lui serai très reconnaissant.
Malgré les difficultés de croissance qui touchent souvent les laboratoires naissants, mon laboratoire a connu un succès rapide en termes de productivité et de croissance scientifiques au fil des ans (2007-2013). Cela est dû en partie aux talents locaux dont nous disposions (reflétés par les étudiants et les cadres supérieurs) et à notre capacité à recruter des boursiers talentueux à l’étranger. En effet, je suis particulièrement fier de la nature multinationale et culturelle de mon laboratoire, dont beaucoup de membres viennent de divers pays européens et d’aussi loin que la Chine, les États-Unis et l’Amérique latine. D’après mon expérience, cette diversité au sein du personnel du laboratoire conduit souvent à un échange synergique d’idées et d’expertise qui améliore la qualité de nos programmes de recherche et de nos publications. Grâce à ces variables et à l’environnement stimulant de l’IPBS, les premiers progrès de mon laboratoire ont été reconnus par différentes récompenses sous la forme d’une médaille de bronze du CNRS (2009) et de mon passage au poste de directeur de recherche du CNRS (2011).
En collaboration avec des collègues possédant une expertise multiple dans divers domaines, notamment la biochimie et la biologie moléculaire, la glycobiologie, la génétique, la microbiologie, la biologie cellulaire et l’immunologie, mon laboratoire travaille sur la tuberculose et des infections respiratoires. Nos efforts les plus récents et actuels (de 2014 à aujourd’hui) sont consacrés à la mise en œuvre de technologies et d’applications de pointe, au développement de connaissances fondamentales et applicables, et à l’encadrement de la jeune génération de scientifiques. En ce qui concerne ce dernier aspect, je suis personnellement fier, en tant que mentor, de la formation d’étudiants diplômés et de boursiers post-doctoraux, qui sortent du laboratoire avec une forte productivité de recherche et se construisent aujourd’hui de brillantes carrières dans les meilleurs laboratoires du monde. Notre poursuite de l’excellence est actuellement alimentée par de récentes reconnaissances nationales telles que le prix “Coups d’élan pour la Recherche Française” de la Fondation Bettencourt-Schueller, le prix Sanofi-Institut Pasteur, et la double labellisation de notre laboratoire en tant qu’équipe “FRM” (Fondation pour la Recherche Médicale) en 2016 et en 2021. Enfin, la participation du laboratoire à diverses activités de comités locaux, régionaux et nationaux, à la vie de l’institut et de l’université, et à la promotion de la science auprès du grand public n’est pas en reste.
Dan l’ensemble, je suis fermement convaincu que les meilleures années sont encore à venir pour notre laboratoire, car nous avançons avec confiance vers l’avenir.