Tous accrocs au potassium : Un détecteur immunitaire du déficit en potassium dans nos cellules

En collaboration avec l’Université technologique de Singapour, des scientifiques de l’IPBS montrent que les cellules épithéliales de notre organisme détectent les déficits de potassium en activant un récepteur immunitaire inattendu, l’inflammasome NLRP1, déjà décrit pour son implication contre certaines infections comme celles médiées par le SARS-CoV2, responsable de la COVID-19. Ainsi, cette étude permet de mettre en évidence le rôle crucial de l’inflammasome NLRP1 non seulement contre certaines infections, mais également comme un radar du bon fonctionnement de nos cellules. Ces résultats ouvrent ainsi des pistes de recherches dans le cadre de maladies non infectieuses telles que le diabète, l’obésité ou encore certains cancers. Cette étude est publiée le 4 janvier 2024 dans la revue PNAS.

Les cellules sont l’unité de base du bon fonctionnement de notre organisme. Ce fonctionnement est très finement contrôlé par des radars intracellulaires servant de police de la bonne marche dans l’intérêt de l’organisme entier. Dans ce contexte, identifier les différents problèmes pouvant advenir dans nos cellules ainsi que les radars capables de les identifier constitue un élément fondamental quant à la bonne compréhension de notre organisme.

Dans cette étude, les scientifiques identifient un récepteur immunitaire, NLRP1, comme un détecteur d’un défaut de potassium dans nos cellules. Dans ce contexte, l’expulsion provoquée du potassium intracellulaire par la présence de toxines microbiennes conduit à une inactivation de la production de protéines cellulaires, composant essentiels du bon fonctionnement de nos cellules. Ce processus conduit à la mise en place d’un réseau de molécules de stress détectées par la protéine NLRP1. L’activation de la protéine NLRP1 conduit à la mise en place d’un complexe appelé inflammasome conduisant à la mise à mort de la cellule déficiente en potassium, permettant ainsi son élimination au bénéfice de l’organisme

Ainsi, la mise en évidence de ce récepteur immunitaire dans la détection du manque de potassium intracellulaire contribue à notre compréhension du lien entre immunité et contrôle du bon fonctionnement de nos cellules.

 

Référence

Mechanistic basis for nigericin-induced NLRP1 inflammasome activation in human epithelial cells.
Pritisha Rozario*, Miriam Pinilla*, Leana Gorse, Anna Constance Vind, Kim S. Robinson, Toh Gee Ann, Muhammad Jasrie Firdaus, José Francisco Martínez, Lin Zhewang, Simon Bekker-Jensen, Etienne Meunier**, Franklin Zhong** PNAS 2023 doi: 10.1101/2023.06.23.546021

Contact (IPBS)

Etienne Meunier, CNRS | Etienne.meunier@ipbs.fr | 05 61 17 59 00

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